Le domaine de Truilhas, près de Sallèles d'Aude, a changé de mains depuis peu.
Une partie de la famille de nos amis les Linossier est dans ces lieux séculaires.
Ils viennent d'en signer l'acquisition.
Une nouvelle vie commence pour ces parisiens-soréziens.
3 hectares de chardonnay, 34 hectares d'oliviers, 8 hectares de terre nue, 15 hectares de bois, un lac de 2 hectares ....
et 13 hectares de droits de plantation.
Le domaine de Truilhas est immense. Le corps du bâtiment est une maison de maître qui fut, au fil des siècles, animée par de brillantes fêtes.
Aujourd'hui, les nouveaux propriétaires entendent bien le valoriser pour y accueillir de nombreux touristes.
"Ce n'était pas un coup de coeur", se souvient Idesbald Linossier associé à son père François.
"Nous avions visité des châteaux superbes, des demeures splendides, mais celle-ci a le meilleur potentiel agricole et touristique.
Située à 20 km de la mer, à proximité d'une rivière et du canal, abritée du vent, elle est le lieu de rêve pour proposer des gîtes
et des chambres d'hôtes. "
Le couple, lui informaticien, elle commerciale, ne pense qu'à quitter ce Paris pollué "où les enfants font bronchiolite sur bronchiolite".
Le père, François Linossier, ex-ingénieur automobile, a déjà franchi le pas et acheté des vignes dans l'Hérault à Marseillan.
La vente de ses parcelles lui permet d'envisager l'association avec son fils et sa belle-fille, et l'installation à Truilhas.
Association qui a pris l'allure d'un regroupement familial, incluant également, en tant que gérante, la mère de Carole, Monique Maurice.
"Nous avons une salle de réception exceptionnelle que nous proposons pour des mariages, des réceptions. Et je vais pouvoir présenter desautomobiles anciennes et créer un musée" projette François Linossier..
L'intérêt d'acquérir une oliveraie aussi importante", souligne son fils, "c'est le temps laissé par ces plantations récentes pour développer notre projet touristique autour du domaine".
Avec 34 hectares, dont 10 de Lucques et 10 de picholines, l'oliveraie replantée par le précédent propriétaire fera revivre au domaine
son activité d'antan, lorsque le moulin tournait sans relâche.
De la villa romaine aux St-Exupéry, en passant par les Wisigoths et Louis XIV
Villa romaine, Truilhas abritait une tuilerie et un site de fabrication d'amphores. Puis la propriété, tombe aux mains des Wisigoths
et devint demeure du Roi Raoul à la fin du Xe siècle.
N'ayant pas d'héritier, le roi lègue son bien au Comte de Toulouse qui en fait donation à l'abbaye de Montolieu.
Le prieuré édifié sert alors de gîte aux moines qui viennent s'approvisionner en sel au port de sal (qui deviendra Sallèles).
Les archives révèlent la venue de François Ier en 1524, en route pour la bataille de Perpignan. Un siècle plus tard,
Anne d'Autriche y fait également une halte avant de rallier Saint-Jean de Luz pour le mariage de son fils Louis XIV.
Truilhas, malmenée à la révolution, est érigée en commune, entre 1792 et 1794, puis elle redevient propriété privée et reste entre les mains
de la noblesse, dont la famille Pinel de la Taulle.
En 1920, elle est achetée par la famille Saint Exupéry, (branche cousine des actuels propriétaires de
Pech Celeyran) qui la conservera jusqu'en 1993. Date à laquelle Truilhas connaît un sort douloureux, avec un nouveau propriétaire, Raymond Marti.
Celui-ci sera condamné par la suite par la cour d'assise
de l'Aude. Le domaine de Truilhas qui, du temps de sa splendeur, comptait 650 hectares fut quelque peu démembré et vendu à la barre du tribunal
en 1998 à Hubert Bou, qui vient de le céder à la famille Linossier.
L'article de l'Indépendant du 20 février 2003 au format PDF (1 mo)
Le Tryptique
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