Association Sorézienne

A LA RECHERCHE D'ELISA

Traduction du livre occitan " EN CERCA D'ELISA "
paru janvier 2002


René et Pierre
Si Pierre n'était pas entré, un jour de 1980, dans ce lycée du 12ème arrondissement, nous ne serions jamais partis à la recherche d'Elisa LEMONNIER, cette femme extraordinaire qui, aidée de ses amis d'élite de l'église Saint-Simonienne, fit tant pour la cause féminine et créa à Paris dans les années 1860, les premières écoles professionnelles pour les femmes.

Nous avons essayé de dire dans ce livre :

- Qui était Elisa,

- Ce qu'était l'église Saint-Simonienne du Midi avec pour centre Sorèze,

- Ce qu'était cette Ecole de Sorèze, rayonnante, mais peu connue des Soréziens, cette fameuse Ecole des FERLUS, bien en avance sur son temps, qui dans la voie de la pédagogie tracée par les Bénédictins de l'ordre de Saint-Maur était devenue, au début du 19ème siècle et sans trop de bouleversement, une espèce d'Université libérale préparant avec tant de réussite ses étudiants à entrer dans les facultés de Droit, de Médecine, à Saint-Cyr et même à Polytechnique.

Nous avons écrit ce livre dans notre langue, l'occitan, pour rappeler à tous les Soréziens que les moines Bénédictins de l'Abbaye de Sorèze avaient parlé, écrit, enseigné et prêché aux Sorézois et pendant plus de mille ans dans la langue d'oc, la langue des troubadours.

Souvenons-nous que dans les années 1280, le Parlement du Languedoc a siégé pendant près de douze ans à l'Abbaye de Sorèze et qu'il tenait naturellement ses sessions et rendait ses jugements en occitan.

Et si Claude DEVIC n'avait pas, sans doute, étudié l'occitan au "séminaire" des moines bénédictins de Sorèze, comment aurait-il pu décrypter toutes les chartes et les écrits anciens nécessairement en langue d'oc, pour pouvoir rédiger sa monumentale "Histoire Générale du Languedoc";

Il ne faut pas non plus oublier que l'Abbaye-Ecole fut nommée Ecole Royale Militaire de la province du Languedoc ; et, si les moines bénédictins avaient encore dirigé l'Ecole quand arriva la loi DEIXONNE, en 1951, ils auraient été les premiers, sans doute, à inscrire leurs élèves à l'option occitane du baccalauréat.

Finalement nous avons écrit ce livre en pensant qu'il pourrait peut-être aider à sauver quelque chose qui nous est cher et qui est l'école de Sorèze, mais aussi un trésor qui nous semble plus précieux encore :

la langue d'oc

René et Pierre RAMOND

Annonce presse sur " L'OCCITAN, julhet-agost de 2000

Renat RAMOND s'es botat "En cerca d'Elisà" per ne contar la vida e ne dire l'òbra. S'agís de Elisa Lemonnier, nascuda a Sorreze, una sant-simonianna que foguèt à l'origina de las escòlas professionalas femeninas, pro coneguda a París ont un licèu pòrta son nom. Dins lo libre, dont IEO Tarn mestrejarà l'edicion, a la biografia s'ajustarà una presentacion de l'Escòla de Sorreze, dont l'autor foguèt l'escolan.

En avant-première : le 5ème chapître du livre :

LES SALONS DE L'ECOLE

Après les années de plomb de la Révolution et de l'Empire, la Restauration a rendu son droit de cité aux salons et un vent de liberté souffle sur la France.

Dans les années 1760, ann ées des grands salons d'avant la Révolution, la Marquise du DEFFAND, grande amie de VOLTAIRE, disait de son salon : "Causer est une des grandes fins de l'homme ... et j'ai oublié les autres".

De nouveau, se sont ouverts à Paris des salons prestigieux comme celui de Madame de STAEL, puis celui de Madame RECAMIER, de la Duchesse de DURAS, de la Comtesse de BOIGNE...

En province aussi des salons se sont ouverts et Madame FERLUS et ses filles en tiennent un dans l'Ecole de Sorèze.

Ainsi, on y rencontre là, amené par les nombreux visiteurs et aussi par les professeurs de l'Ecole, un mouvement d'idées nouvelles et des points de vues ouverts sur tous les aspects de la vie et de la société.

Durant ces soirées, à coté de femmes encore jeunes accompagnées de leurs jeunes filles, qui venaient à ces réceptions pour causer ou écouter de la musique ou danser avec les professeurs et les élèves galonnés de l'Ecole, il y avait, souvent de passage, des personnages marquants qui étaient reçus : hommes d'Etat, philosophes, artistes, militaires, écrivains, industriels ...

Ainsi tous les échos de la politique, de la science et des arts venaient résonner dans ces salons de l'Ecole.

A cette époque, le collège avait plus d'une salle de réception, mais les salons les plus beaux étaient le salon bleu et le salon des tapisseries.

Le fameux salon bleu donne sur le parc et sur la montagne de Bernicaut par quatre fenêtres.

En ce temps-là, ce salon, avec ses hauts lambris, ses encoignures, ses panneaux et ses cartouches ornés de rameaux de fleurs et de guirlandes, avec un plafond qui était resté décoré de la "PAX" aux armes de la Congrégation des Bénédictins de l'Ordre de Saint-Maur et des armes du dernier Abbé commendataire de l'Abbaye de Sorèze, le Cardinal de la TREMOUILLE entourant les armes de l'Ecole, avec une cheminée en marbre blanc décorée du blason de l'Ecole et d'une glace au-dessus de laquelle se trouve un trumeau où une flûte et une lyre encadrent une partition de musique, avec un mobilier de canapés, de bergères et de chaises de style LOUIS XVI, faisait de cette pièce une salle de réception prestigieuse.

Le salon des tapisseries, appelé à tort salon des Gobelins, est un peu plus petit que le salon bleu et donne sur le parc par trois fenêtres.

Il avait ses murs ornés de huit tapisseries somptueuses de la Manufacture Royale d'Aubusson tissées par l'atelier de MENOU, représentant des fables de Jean de la FONTAINE d'après des cartons de Jean-Baptiste OUDRY (1686-1755).

Ce salon était orné de deux miroirs, l'un sur la cheminée en marbre aux armes de l'Ecole, l'autre sur une console de style LOUIS XV avec un dessus en marbre. Ces deux miroirs étaient surmontés de trumeaux dont l'un représentait des branches sous une bêche, un râteau et des épis de blé, et l'autre des fleurs et des guirlandes de verdure.

Ce salon avait un joli mobilier de style LOUIS XV qui comprenait deux sofas et quatorze chaises.

Le sol en bois était marqueté au point de Hongrie avec au milieu de la pièce une marqueterie aux armes de l'Ecole.

Cette pièce aux décors si raffinés était le salon d'apparat de l'Ecole.

Le mobilier des deux salons est parti depuis longtemps. Mais on peut voir encore aujourd'hui dans ces pièces les décorations des plafonds et les marqueteries du sol.

Les magnifiques tapisseries d'Aubusson du salon de compagnie datent de la fin du XVIIIème siècle et furent commandées spécialement pour l'Ecole de Sorèze par les moines ou peut-être offertes par l'Abbé Commendataire de l'Abbaye ou par Monsieur, frère du Roi et Comte de Provence, qui était le protecteur de l'Ecole. Elles ont été réalisées d'après un dessin de J.Oudry (1686-1755).

Mais il y a longtemps que ces toiles ne sont plus là. 6 d'entre elles ont été reproduites sur toile aux mêmes dimensions et mises en place dans le Salon de l'Ecole où figuraient les originaux, elles ont 2m95 de haut, 2m28 ou 1m20 de largeur.

Les huit tapisseries du salon de compagnie furent vendues par le Conseil d'Administration de l'Ecole de Sorèze, dans les années 1887, pour combler un trou financier de l'établissement, à un certain Monsieur MARQUEREAU de Toulouse pour la somme de cent mille francs.

Nous perdons trace de ces toiles pendant 20 ans ; et, ce n'est qu'en 1906 que l'antiquaire SELIGMANN cède six de ces tapisseries au Comte de CAMONDO pour la somme de quatre vingt dix mille francs.

On peut maintenant admirer les six tapisseries à Paris, au musée Nissim de CAMONDO qui ont comme nom :

- Le loup, la mère et l'enfant.
- Les poissons et le berger qui joue de la flûte.
- Rien de trop.
- Le lion amoureux.
- Le loup et la cigogne.
- Le renard et la cigogne.

Il semble que les deux autres tapisseries qui manquent furent acquises par Jules EFRUSSI.

Vous pouvez commander le livre directement à l'auteur par mail.

Le bulletin de souscription est ICI


En novembre 2008, est paru un complément à ce livre, il s'intitule "Elisa, une saint-simonienne au siècle des Ferlus"


Le sol marqueté du salon des Gobelins

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