Association Sorézienne

SOREZE : Son histoire de douze siècles

L'histoire par le Père GIRARD O.P.


Origines
Création de l'abbaye
Louis XVI
La Révolution
L'ère Lacordaire
Le 20ème siècle
Le texte de la plaque qui est dans la chambre de Lacordaire
Texte d'hommage au Père pour la messe de Pentecôte
La définition du maître d'école par Lacordaire
Les devises de la salle des illustres
La maison natale de Lacordaire
Bibliographie
Grandes dates de l'histoire de l'Abbaye et de l'Ecole
Notices individuelles
Les salons de l'école au XVIIIème et XIXème siècles

Origines

La naissance du village de Sorèze est indissociable de la fondation de l'abbaye. Sorèze vient du latin Suricinum, qui signifie Le petit Sor, plus connu aujourd'hui sous le nom d'Orival, mais qui a pourtant désigné dans un premier temps l'abbaye avant d'englober l'ensemble du village lui-même. L'histoire de Sorèze commence avec l'édification de l'abbaye Sainte Marie de la Sagne (beatae Mariae de Sanha) fondée en 754 par Pépin le Bref et confiée à l'ordre bénédictin.

NDLR : Cependant, dans leur somme historiographique, les Pères Bénédictins Claude Devic et Joseph Vaissète ("L'Histoire Générale de Languedoc" datant de 1730 à 1745), écrivent dans leur livre IX au chapître LXXXIV : "Il n'est pas aisé de marquer l'époque précise de la fondation de l'abbaye de Sorèze. Elle éprouva, à ce qu'on prétend, les mêmes révolutions que celle de Joncels, et s'il faut ajoûter foi à quelques mémoires, peu authentiques au jugement des meilleurs critiques, elle fut détruite par les Sarasins et rétablie par le zèle et la piété de Pépin le Bref. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle subsistoit au commencement du neuvième siècle. Elle est située sur la petite rivière de Sor dont elle a pris le nom, à l'entrée de la plaine de Revel, l'une des plus vastes, des plus belles et des plus cultivées du roiaume, au pied de la montagne Noire qui fait partie de la chaîne des Cevennes, et à cinq grandes lieuës de Lavaur du côté du Midi. On prétend qu'elle portoit autrefois le nom de Notre-Dame de la Sanhe ou de la paix. Elle est encore aujourd'hui sous le patronage de la Vierge. La ville à qui elle a donné l'origine, est petite, mais très-agréable. C'est l'une des cinq principales du diocèse de Lavaur."

Les moines réalisent un tel travail d'assainissement et d'aménagement de la plaine qu'une partie des habitants de Verdun, l'actuel Berniquaut, lassée d'habiter un site aride, décide de descendre de son oppidum pour fonder le village de Sorèze.

Ainsi, dès l'époque carolingienne, l'église joue un rôle considérable dans ce que nous appelons notre Montagne Noire. La vie contemplative de ces moines bénédictins ne les empêche pas d'être de remarquables défricheurs et bâtisseurs. Grâce à eux, une vie économique et agricole s'instaure peu à peu sur l'ensemble de la région. Malheureusement, il n'est pas possible de vérifier l'exactitude de la fondation de l'abbaye. Pour certains historiens, la vie à Sorèze débute en 754, pour d'autres, elle commence en 814 sous le règne de Louis I le Pieux, dit le Débonnaire, fils de Charlemagne et grâce à Pépin d'Aquitaine, fils de Louis, qui a créé dans tout le Languedoc de très nombreuses abbayes.

NDLR : Nous préférons nous arrêter aux dires des historiens les plus anciens : "Fondation de l'abbaye par Pépin Le Bref, fils de Charles Martel et père de Charlemagne, en 757, qui après avoir bouté définitivement les Sarazins hors de l'Aquitaine et du Languedoc, fonda de nombreuses abbayes. En réalité la présence de Pépin dans le pays pour bouter les Sarazins hors du pays était un prétexte pour usurper l'Aquitaine sur son duc Waïfre, d'origine mérovingienne, car les Sarazins ne menaçaient en rien le pays. Noter que Pépin le Bref fut roi d'Aquitaine, premier du nom, suivi par Louis le Pieux, et que son arrière petit-fils Pépin fut aussi roi d'Aquitaine, en gardant l'ordinal de Ier."
Le Languedoc et l'Aquitaine, après l'invasion romaine qui fut très pacifique, et celle des Wisigots qui le fut aussi, nous avons dû subir celles infiniment plus sanglantes des François du nord (franchimans) que furent les Mérovingiens, suivis des Carolingiens et finalement des Capétiens.

Les dernières invasions barbares et les nombreuses guerres de religion n'épargnent ni les hommes, ni les écrits, ni les bâtiments. Les simples fidèles et les seigneurs dotent leur abbaye de nombreuses richesses au risque d'attirer ainsi la convoitise des brigands.

Après le terrible passage des Normands, envoyés par Pépin II d'Aquitaine, réduisant l'ensemble des bâtiments de l'abbaye de Sorèze à un gigantesque tas de pierres, quarante années vont s'écouler.

Il faut attendre l'an 903 pour voir l'abbé Walafride, moine courageux, racheter et relever les murs de l'ancienne abbaye de Sorèze.

Au Xe siècle, l'abbaye ressuscite pour la deuxième fois. Les moines et les habitants du village vont alors mener pendant cinq siècles une vie presque paisible.

En 1062, elle s'unit à l'abbaye Saint Victor de Marseille (voir un extrait de la charte).

En 1119, elle est unie à celle de Moissac par Bernard-Aton, vicomte d'Albi, de Carcassonne, de Béziers, d'Agde et de Nîmes, et réformation de l'abbaye (voir la charte).

Durant la Croisade des Albigeois, Simon de Monfort détruit l'Oppidum de Bernicaut et oblige tous les habitants de Verdun à se réfugier à Sorèze, ceux-ci amenant et implantant leur antique grand marché dans leur nouvelle cité.

En 1273, après cette désastreuse croisade et le rattachement du pays au Royaume de France, l'abbaye abandonne son premier vocable de Sainte Marie de la Sagne pour prendre celui de Notre Dame de la Paix.

Mais l'histoire montrera plus tard qu'il était sans doute prématuré d'adopter ce vocable. En effet, les guerres de religion entre catholiques et protestants débutent au XVIe siècle. Sorèze est alors une petite ville fortifiée entourée d'un fossé rempli d'eau et protégée par de fortes murailles percées par de nombreuses portes dont il reste encore actuellement quelques vestiges, la porte malmagrade.

Le 5 Octobre 1571, une troupe de calvinistes pénètre par surprise dans Sorèze. Peu de sang sera versé, mais les destructions sont considérables; l'église abbatiale est brûlée avec ses chartes et ses archives et l'abbaye est pillée.

L'invasion du 5 Juin 1573 est plus grave. Plus de quatre vingts catholiques sont massacrés, l'abbaye est complètement démolie, les protestants brûlent les reliques, les titres et de nombreux documents, s'emparent des biens et des possessions du monastère. La nef de l'église paroissiale Saint Martin est également incendiée, seul le clocher subsiste de nos jours.

C'est à l'occasion des sièges répétés de Sorèze pris tour à tour par les protestant puis par les catholiques dans ces années là que la ville de Sorèze perdit son grand marché du samedi, capté par la ville de Revel. La perte fut immense pour le commerce de la ville de Sorèze; et, malgré les démarches auprès des autorités royales, elle ne put jamais recouvrer son grand marché.

Il faut attendre la fin des guerres de religion pour voir s'édifier une nouvelle abbaye.
Le 26 Mai 1638, la première pierre de l'église abbatialle (l'actuel manège intérieur) est solennellement posée. Les bénédictins de la congrégation de Saint Maur, venus de Paris, engagent si activement les travaux qu'au bout de quatre ans l'abbaye est entièrement reconstruite. La bénédiction solennelle de l'église abbatiale se déroule le 8 Septembre 1642 et l'installation officielle de la congrégation le 25 Septembre suivant, sous la direction de Dom Robin. NDLR : La partie gauche fut utilisée par la paroisse qui n'avait toujours pas d'église et la partie droite réservée au monastère.

L'abbaye possède ainsi de vastes et magnifiques bâtiments du XVIIe siècle s'harmonisant parfaitement avec l'évolution architecturale réalisée au cours des décennies suivantes.

Par Isabelle DARDY (1982/88)
Le rétablissement de l'abbaye de Sorèze après les guerres de religion par le Père De Metz.

Annotations en italique de l'Association Sorézienne.

Création d'une école dans l'abbaye

Dans ces bâtiments de grés et de pierres de ruisseau (pierres de Sorèze), Dom Jacques Hody, prieur, ouvre le 2 Octobre 1682 la première Ecole de Sorèze afin de rivaliser et d'éclipser l'Académie protestante de Puylaurens. Une vingtaine d'élèves vient en ces lieux pour recevoir un enseignement totalement gratuit. L'un des premiers élèves fut Claude Devic, né à Sorèze en 1670, et futur auteur de la monumentale Histoire du Languedoc. L'Ecole obtient très vite une grande renommée, mais en 1722 Dom Jérome Laferrière, prieur de Sorèze, ferme brusquement le collège saisissant le prétexte de la peste de Marseille pour rendre les enfants à leur famille.

C'était du moins la raison officielle.
En fait, selon l'un des moines de l'époque, " un peu de scandale causé par de jeune profès " aurait été un motif beaucoup déterminant, joint aussi à la nécessité de construire des bâtiments plus étendus.
L'établissement restera fermé près de trente deux ans, longues années durant lesquelles les religieux construisent d'autres bâtiments, notamment de nombreuses salles de classes et un très beau théâtre donnant sur la cour des Rouges.

La population locale, après maintes démarches, finit par obtenir la réouverture de l'Ecole. Ainsi, la venue en 1757 de Dom Victor Fougeras comme prieur de Sorèze donne une nouvelle vie à l'établissement. L'Ecole rouvre ses portes le 15 janvier 1759, jour de la Saint Maur. L'évêque de Lavaur y célèbre une messe pontificale, et à la tête de la maison est placé un éducateur exceptionnel, Dom Victor Fougeras.

Pendant la période de fermeture de 1722 à 1758, les Bénédictins ont toutefois accepté un petit nombre de jeunes gentilshommes de la contrée, parents de religieux, parmi lesquels un Chastenet de Puysegur futur archevêque de Bourges, un Combettes de Caumon neveu de Dom Vaissète, un Peytes de Montcabrier futur amiral, et un certain Picot de Lapeyrouse. (NDLR)

La modernité de son enseignement fera d'elle une école royale militaire

L'enseignement est résolument novateur. L'étude du latin et du grec n'est plus obligatoire et l'on favorise la connaissance des matières modernes telles que la géographie, l'histoire, les mathématiques et les langues étrangères. Les élèves peuvent éventuellement choisir leurs matières en fonction de leurs capacités intellectuelles et de leur future carrière.

L'Ecole de Sorèze est alors en quelque sorte une école de métiers avant l'heure. Cette modernité l'amène quelques années plus tard à porter le titre d'Ecole Royale Militaire.

L'établissement est marqué du sceau du roi Louis XVI.
Le 28 Mars 1776, le titre d'Ecole Royale Militaire tout comme la Flèche, Brienne, Pont à Mousson, pour ne citer que les plus célèbres (1) , lui est décerné. Louis XVI en fonde douze avec l'aide du comte de Saint-Germain pour réformer son armée un peu trop mondaine. Ainsi s'explique l'éclatement de l'Ecole Royale Militaire de Paris en douze Ecoles Royales réparties sur tout le royaume de France afin de former les futurs cadets pour l'armée royale.

L'enseignement donné à Sorèze prend alors des allures militaires. Des officiers de Paris viennent donner des cours d'art militaire, les professeurs habituels donnent des cours de religion, de lettres, de sciences. Une très grande place est attribuée aux sports.

L'éducation physique occupe une grande partie de l'emploi du temps des célèbres officiers, l'équitation, la natation (sport inattendu au XVIIIe siècle), l'escrime ont autant d'importance qu'un cours d'arithmétique ou de latin.

Sorèze offre ainsi sous le règne de Louis XVI un plan d'étude fort complet. Cet enseignement attire des jeunes gens de la France métropolitaine, des Amériques (principalement de Martinique et de Guadeloupe) et de toute l'Europe.

Par Isabelle DARDY (1982/88)

(1) Ces douze collèges étaient, dans l'ordre du Réglement du 28 mars 1776 qui les instituait : Sorèze (Tarn, Bénédictins), Brienne (Aube, Minimes), Tiron (Eure et Loir, Bénédictins), Rebais (Seine et Marne, Bénédictins), Beaumont en Auge (Calvados, Bénédictins), Pontlevoy (Loir et Cher, Bénédictins), Vendôme (Loir et Cher, Oratoriens), Effiat (Puy de Dôme, Oratoriens), Pont-à-Mousson (Meurthe et Moselle, Chanoines réguliers de Saint Sauveur), Tournon (Ardèche, Oratoriens), Auxerre (Yonne, Bénédictins) et La Flèche (Sarthe, Doctrinaires). Les archives de la Défense Nationale mentionnent également l'école de Dôle (Jura).

La révolution, le rachat par François Ferlus puis le déclin moral

Cette splendeur et cette renommée sont assombries par l'arrivée de la Révolution.
Elle va écarter un grand nombre d'élèves. Le supérieur Dom Despaulx et la majorité des enseignants religieux refusent le serment constitutionnel et quittent l'Ecole.
Le 9 Septembre 1793, les Ecoles Royales Militaires sont supprimées par la Convention. L'Ecole de Sorèze est mise en vente. François Ferlus, directeur de l'Etablissement à ce moment là, va sauver l'Ecole. Grâce à ses relations (le conventionnel Barrère, ancien élève de l'Ecole n'est-il pas son ami ...), il se porte acquéreur de l'Ecole dans le courant d'Août 1795.

L'acte de vente fut passé le 19 fructidor an IV (5 Septembre 1796).
Ferlus devient propriétaire de l'Ecole et du domaine de Saint-Michel pour la modique somme de trois mille cinq cent quatre vingt huit francs (mandat) et onze cent quatre vingt seize francs (numéraires). Il déclare en 1812 :
"j'ai été forcé de les acheter pour les soustraire aux démolisseurs".

Par ce rachat, l'Ecole devient un établissement privé et Ferlus est désormais chez lui.
Il s'entoure de son frère Raymond Dominique et dirigent ensemble l'éducation de jeunes soréziens dont l'effectif reste tout à fait honorable puisque jusqu'en 1819 les élèves sont au nombre de 460 aux dires du maire de Sorèze. La qualité de son enseignement est maintenue ainsi que sa réputation.

Cependant, très vite, Mgr de Frayssinous, grand maître de l'université, s'inquiète de " l'esprit de libéralisme et d'opposition " qui règne dans l'Ecole.

L'enseignement donné à Sorèze est jugé "vicieux par sa direction morale". Sorèze serait devenu un foyer d'irreligion et d'immoralité selon ses détracteurs.

Raymond Dominique Ferlus, qui a succédé à son frère à la direction de l'établissement, doit se démettre de ses fonctions le 1er août 1824. Il mourra le 1er mars 1840. Il est remplacé par son gendre Anselme de Bernard, polytechnicien et ancien élève de l'Ecole. Sorèze demeure quelque temps florissante, puis à partir de 1830 commence à décliner, les effectifs tombent à 160 élèves, l'école est concurrencée par d'autres établissements : Montolieu (Aude) et Castres (Tarn).

Le collège est à nouveau vendu et acheté par l'abbé Gratacap, originaire du diocèse de Cahors, ancien proviseur du collège royal de Toulouse, qui sacrifie une grande partie de sa fortune personnelle pour maintenir l'Ecole. Ce dernier, puis l'abbé Bareille, tinrent l'établissement à bout de bras, mais ne purent résoudre l'impossible équation financière que le manque d'élèves leur imposait.

Par Isabelle DARDY (1982/88)

L'arrivée du père Lacordaire

Après cette période sombre, une page nouvelle va s'ouvrir pour cette noble institution.
Le père Lacordaire, le célèbre précheur de Notre Dame de Paris, à la suite de ses démêlés religieux avec la hiérarchie et en rupture de ban avec la politique, décide de se consacrer à l'éducation de la jeunesse. Il veut appliquer sa doctrine sociale de l'Eglise. Après avoir pris le Collège d'Oullins sous son aile, il se tourne vers Sorèze.

L'assemblée générale des actionnaires décide le 27 Juin 1854 de transmettre l'Ecole au père Lacordaire. Après la visite des lieux et l'explication des conditions financières, le père Lacordaire de l'ordre des Dominicains assume la direction de la maison.

Lacordaire en 1855

Pour l'aider dans sa tâche, il s'entoure de laïcs et de religieux. Les études retiennent particulièrement son attention ainsi que la formation morale et religieuse d'une jeunesse que le voltairisme qui sévissait sous la Monarchie de Juillet a profondément atteint dans sa foi et dans ses moeurs. Il redresse durablement l'institution à laquelle il consacre le reste de sa vie.

Le père Lacordaire meurt prématurément le 21 Novembre 1861 dans sa modeste cellule de l'illustre Ecole après avoir consacré les sept années de sa vie à la réalisation de sa vocation dernière, la création du Tiers-Ordre des enseignants dominicains.

Par Isabelle DARDY (1982/88)

Le XXème siècle

La succession s'avère difficile. De grands éducateurs dominicains maintiennent la qualité et la réputation de l'Ecole jusqu'en 1914. Mais la persécution religieuse et les difficultés financières nuisent au recrutement malgré les efforts d'anciens élèves et de laïcs dévoués.

De profondes modifications économiques, notamment dans le midi de la France, pèsent de plus en plus sur le fonctionnement de l'Ecole. Les religieux se font plus rares et plus agés.

En 1940, L'Ecole de Saint Cyr se replie sur Sorèze. Après la deuxième guerre mondiale, le collège continue son œuvre dans le cadre de l'enseignement privé associé à l'Etat.

Mais devant l'immensité de la tâche que constitue les trois hectares de toitures et de bâtiments à restaurer, et en raison de la raréfaction des vocations religieuses, l'Ordre des Dominicains décida de passer la main en 1978 à un groupe de laïcs qui veut continuer la belle aventure de l'Ecole de Sorèze.

Ce groupe, composé d'anciens élèves, de notables locaux et d'enseignants, tente pendant plusieurs années de maintenir la flamme, en vain, car en 1991, l'Ecole de Sorèze ferme ses portes sur un passé prestigieux, laissant un patrimoine monumental et historique exceptionnel que les promeneurs découvrent niché 99999 au pied de la Montagne Noire.

Mais ce patrimoine où "souffle l'esprit" n'est pas prêt de mourir. Sous d'autres formes, il renaîtra sans doute des éternelles valeurs de Sorèze.

Depuis, l'Association Sorézienne, comme elle l'a toujours fait depuis 1855, maintient l'esprit et la cohésion de ses membres. Si depuis 1991, l'Ecole est fermée, des projets naissent, d'autres meurent, mais son esprit est toujours vivant et la volonté de rendre vie à notre chère Ecole est partagée par nous tous. L'Association s'y emploie.

Par Isabelle DARDY (1982/88)

L'histoire par le Père GIRARD O.P.

Le texte de la plaque qui est dans la chambre de Lacordaire

Le Révérend Père en Dieu
Frère Henri-Dominique LACORDAIRE
Maître en Sacrée Théologie
Membre de l'Académie Française
après avoir étonné son siècle
par son éloquence et ses vertus
rétabli en France
l'Ordre de Saint Dominique
fondé le Tiers Ordre Enseignant
et consacré à cette École
les sept dernières années de sa vie
a rendu son âme au Seigneur
pieusement et humblement
le 21 novembre 1861, à l'âge de 59 ans.

Texte d'hommage au Père pour la messe de Pentecôte

18 janvier 1823 : audience de routine au Palais de Justice de Paris. Dans une modeste salle, froide et mal éclairée, siège le tribunal correctionnel. La prévenue, voleuse à la tire professionnelle, attend l'inévitable verdict avec indifférence ; mais son avocat se lève pour la défendre.

Lacordaire en 1837


Il a vingt ans, un visage long et fin, d'immenses yeux noirs, un léger sourire doux et intelligent "La cause était détestable, racontera-t-il, mais je voulais m'assurer que je plaiderais sans crainte et que ma voix serait assez forte. Je me suis convaincu, par cette épreuve, que le sénat romain ne serait pas capable de m'effrayer." Fière conclusion qui donne des ailes au jeune stagiaire. Un an plus tard, il impressionnera par son éloquence le grand Berryer lui-même, le ténor du barreau. Pour l'heure, Henri Lacordaire se rode. Il fait l'expérience de l'exceptionnelle facilité de parole qui sera la sienne toute sa vie. Devenu prêtre, il remuera les foules, magnétisera les jeunes gens, convertira les âmes. Ses conférences à Notre-Dame de Paris et ses prédications historiques à Nancy, Bordeaux, Grenoble, Toulouse, trouveront un écho dans les articles brûlants qu'il rédige pour L'Avenir, Le Correspondant, L'ère nouvelle, ces journaux qui redonnent confiance aux catholiques en ce début du XIXe siècle. Fin 1833, l'Abbé Lacordaire doit répondre à la demande de l'Archevêque de Paris, Mgr de Quélen qui l'envoie donner des conférences à Stanislas. La cour et la ville s'agitent autour de ce projet. Confier des jeunes à un ancien disciple et ami de l'abbé de Lamennais, quelle imprudence ! Un vent nouveau va se lever où se heurteront le drapeau des routines en face du drapeau d'un chef de file. Les élèves s'installent dans la chapelle. Et voici qu'ils se voient bousculés, poussés dans les coins. Quels sont donc les audacieux qui prennent leurs places ? Cette conférence va-t-elle tourner à la bagarre ? Mais les jeunes gens emplis soudain d'un respect inattendu, s'inclinent: ils ont reconnu Chateaubriand, Hugo, Balzac, Vigny, Lamartine. Le succès est tel, qu'on est obligé de construire une tribune ! Personne n'a bronché. On écoute suspendu aux lèvres de l'orateur, cette parole neuve, vibrante, sachant faire jouer les cordes les plus secrètes de toutes les sensibilités, de toutes les intelligences en quête d'idées vivantes et d'expressions nouvelles : "Le premier arbre de la liberté a été planté, dans le Paradis, par la main de Dieu". Lorsqu'il entreprendra de rétablir en France l'Ordre des dominicains, chassé par la Révolution, aventure étonnante, Lacordaire saura triompher des obstacles grâce à son éloquence, "ce quelque chose de poignant et d'inimitable qui atteint les cordes les plus intimes de l'âme", dira son ami Montalembert.

Le Comte de Montalembert


Enfin, retiré au collège de Sorèze pendant les dernières années de sa vie, il n'en continuera pas moins son apostolat de la parole, exhortant et enseignant sans fin, pour le plus grand bonheur de ses élèves. C'était chose faite le 8 août 1854 : Lacordaire entre à Sorèze et y installe le noviciat du Tiers ordre enseignant, qu'il avait fondé à Flavigny pour reprendre en 1852, le collège d'Oullins. Loin d'être "un enterrement", comme Montalembert appelait cette nouvelle étape de sa vie, désolé de l'étrange tournure que prenait le destin du grand prédicateur, "Sorèze est un asile et un bienfait. Le collège est bien beau. Je m'y plais infiniment", écrivait Lacordaire. "Je suis comme un père de famille qui a embelli la demeure de ses enfants [...]. Jeune, j'aimais le bruit et la gloire ; aujourd'hui, le repos d'une obscurité utile est le seul bien qui m'attire." Il définit le programme des études, édicta le règlement de discipline et mit au point le calendrier de ses interventions personnelles devant les élèves. Sans s'imposer, il réussit dès le début à se faire aimer et à ouvrir les coeurs à la foi chrétienne trop longtemps soumis aux préjugés voltairiens De plus, il développa la conscience des responsabilités en conservant la tradition militaire du Collège et fit de l'émulation intellectuelle la base de sa méthode.

Le salon des tapisseries (d'Aubusson) en 1888

Le soir, il réunissait les meilleurs élèves autour de lui dans le grand salon du collège, pour un moment de détente et d'échange : "Ces entretiens familiers, raconte le Père Chocarne, alors son adjoint, étaient une véritable récréation. Il racontait des anecdotes, parlait de sa mère, du lycée de Dijon, de ses espiègleries d'écolier [...]. En se faisant enfant avec ses enfants, [...] maître habile, il savait appeler à temps la réflexion et exercer la rectitude du jugement ". Bâton à la main, il conduisait aussi ses élèves en promenade dans les collines environnantes, et, assis au pied d'un arbre, se délectait d'oeufs durs et de salade tout en bavardant gaiement... Cette image insolite et bucolique ne doit pas faire oublier toute la formation religieuse qu'il donnait aux enfants à travers causeries, confessions, prédications, et l'insistance toute particulière qu'il mettait sur le patriotisme et sur la volonté : "Messieurs, disait-il à ses élèves, vous allez rentrer dans le monde, soyez-y des hommes. Ayez une opinion surtout [...], comptez-vous pour quelque chose, sachez vouloir et vouloir fièrement [...]. Si vous le faites, vous serez de grands citoyens." Après une fête séculaire qu'il organisa en 1857 avec le plus grand éclat, il décida de quitter la direction effective de l'école, mais en resta l'âme. Malgré les dernières tâches de sa vie : la fondation des couvents de Dijon et de Saint-Maximin, le second provincialat, ou les conférences de Toulouse, il ne quitte plus Sorèze et y écrit les trois grandes "Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne." (Cerf), adressées en particulier, a l'un de ses meilleurs élèves, le futur R.P. Emmanuel Barral de Baret (1849/1857), dont le buste figure à Sorèze, dans la Salle des Illustres. Il nous laisse dans ces magnifiques pages l'essentiel de sa pensée. Il y dénonce l'embarras et l'hésitation politique de son temps, et lance cette phrase profonde pour l'expliquer : "La foi, qui est le fondement le plus élevé de la justice, ne fait pas contrepoids en nous, au penchant qui nous porte à rejeter le droit qui nous gêne, c'est-à-dire la liberté d'autrui."

Lacordaire en 1840 au couvent Ste Sabine à Rome
par Chasseriau
Le Louvre

Lacordaire à Sorèze, peint par Louis Janmot

Confiant dans les fondements de la religion catholique et dans les vertus de la patrie, il affirme dans la première lettre à Emmanuel, datée du 24 février 1858 : "La France est l'inexpugnable forteresse où Jésus-Christ défendra la liberté des siens [...]. Mon fils, il vous faut combattre et convaincre [... ]. Ne dites pas : je veux me sauver. Dites-vous : je veux sauver le monde. C'est là le seul horizon digne d'un chrétien, parce que c'est l'horizon de la charité.". Fidèle à lui-même et à la conviction de toute sa vie, à savoir l'engagement du chrétien dans la société, il ajoute : "La patrie est notre Eglise du temps, comme l'Eglise est notre patrie de l'éternité [...]. Elles ont toutes deux le même centre qui est Dieu, le même intérêt qui est la justice, le même asile qui est la conscience, les mêmes citoyens qui sont le corps et l'âme de leurs enfants [...]. Notre patrie est le sol qui nous a vus naître, le sang et la maison de nos pères, l'auteur de nos parents, les souvenirs de notre enfance, nos traditions, nos lois, nos moeurs, nos libertés, notre histoire et notre religion. Quant au gouvernement, il n'est pour nous qu'un moyen de conserver tous ces biens dans leur ordre et leur sécurité, et s'il trahit sa mission, il faut lui tourner le dos en gardant sa foi et son patriotisme. Quand Néron gouvernait le monde" conclut Lacordaire "Rome continuait d'exister dans ceux qui l'aimaient, et son forum désert était la patrie de ceux qui en avaient encore une." A Sorèze, Lacordaire n'en revint pas moins à la une de l'actualité avec son élection inattendue à l'Académie Française le 2 février 1860, au fauteuil de Tocqueville. Montalembert en fut l'un des artisans, enflammé à l'idée de consacrer ainsi la victoire de l'Église sur "les préjugés voltairiens". Il s'y résigna et amaigri, affaibli, déjà malade, il prend place sous la coupole le 24 janvier 1861, reçu par l'ancien ministre, le calviniste cévenol Guizot, en présence de l'Empereur et de l'Impératrice. Son discours de réception est la dernière occasion qui lui est donnée d'affirmer ses convictions. En faisant l'éloge de son prédécesseur, il fait l'éloge de la liberté et dénonce le despotisme aussi bien que la démagogie, son discours fut médiocrement apprécié par le pouvoir comme par l'opposition, même s'il obtint un succès légitime auprès des intellectuels. Il ne siégera jamais avec ses pairs. Rongé par un cancer, sentant l'heure arriver, il avait bien consenti à écouter ses médecins, à prendre les eaux à Rennes-les-Bains, dans l'Aude, mais il avait très vite regagné Sorèze. Il ne mangeait presque plus, dormait mal et subissait l'aggravation constante de sa maladie. Malgré l'aide de son premier vicaire, il finit par démissionner de son provincialat dominicain en août 1861. A la fin du mois de septembre, Montalembert accourut pour le voir et fut épouvanté par "ce fantôme" qu'il serra longuement dans ses bras, les yeux pleins de larmes. "De ma vie, dira-t-il, je n'ai éprouvé de saisissement semblable ; je n'ai jamais vu une plus effrayante beauté."

La chambre de Lacordaire

A sa demande, son ami trouvera, jusqu'au 24 octobre, la force de dicter ses souvenirs, testament authentique de ses convictions. Le Père Henri Dominique Lacordaire mourut le 21 novembre 1861. La veille au soir, il s'était soulevé sur son lit pour dire : "Mon Dieu, ouvrez-moi, ouvrez-moi !". Sa mort fut saluée comme une perte irréparable, les hommages s'amoncelèrent autour de son cercueil de bois et plusieurs milliers de personnes vinrent s'incliner sur sa dépouille. Tout le monde savait que ce prêtre exceptionnel resterait une des grandes voix religieuses de son siècle. D'abord, au vrai sens du mot : Malgré quarante ans d'un silence imposé par la tourmente révolutionnaire et le triomphe des philosophes, l'éloquence chrétienne avait été rénovée magistralement, par ce prêtre convaincu et décidé à ouvrir un lumineux passage à la Parole de Dieu dans l'opacité de son époque. Ensuite, Lacordaire avait mis en exergue la logique évangélique en réconciliant Dieu et la liberté, "l'Incarnation proclame la divinité dont les hommes portent en eux l'image et qui donne à leur liberté un caractère sacré". Enfin, parce que lui qui avait oeuvré toute sa vie pour "rallier à l'Eglise les sceptiques au nom de la raison, les démocrates au nom de la liberté, les pauvres au nom du Crucifié" ; lui qui avait su ouvrir des perspectives spirituelles aux héritiers de 1789, il avait eu l'audace de rétablir en France l'ordre de Saint Dominique! Pourtant, son intuition ne l'avait pas trompé, rajeuni et enrichi des multiples facettes, spirituelles et humaines de Lacordaire, l'Ordre des Prêcheurs apparaissait d'une étonnante modernité.

L'inauguration de la statue le 23 juillet 1888, vers 15 heures

Mais, au-delà des dominicains, ce sont tous les chrétiens qui lui sont redevables de cette évolution qui a transformé les "croyants silencieux" en "libres citoyens" du monde nouveau. Et, au-delà encore, tous les hommes que son message peut conforter dans l'espoir toujours renouvelé d'une rencontre avec ce Christ auquel lui-même s'était totalement abandonné. De son destin, il avait dit un jour : "Je n'ai jamais fait ce que j'avais choisi. Dieu m'a changé douze fois de lieu et quinze fois de position. Maintenant encore, ce qui fait ma force, ce qui me rassure, c'est que je ne fais pas ce que je veux. Mais c'est Dieu qui le veut; c'est là ma force, mon soutien, ma vie."

La définition du maître d'école par Lacordaire

Qu'est ce donc qu'un maître ? Je vous dirai : sortez de toute idée de commandement, de juridiction, de discipline, de pouvoir sous une forme ou sous une autre ; car là n'est point ce qui fait maîtres. Nous le sommes dans une acceptation tout autrement élevée, qui nous protège contre les craintes de l'orgueil, en même temps qu'elle nous avertit de la grandeur et des périls de notre mission. Nous sommes maîtres parce que nous sommes initiateurs ; nous sommes maîtres au sens où le sauveur du monde disait à ses disciples : " ne vous appelez point maîtres ; car c'est moi seul qui le suis pour vous. C'est à dire ne faites pas comme les sages qui enseignent la vérité en leur nom et se donnent pour les pères de la doctrine". C'est la pensée qui est le siège de notre pouvoir. Il nous vient des régions qu'habitent la vérité, la beauté, la justice, l'ordre et la grandeur, tout ce qui fait de l'homme un être divin et de l'enfant un être qui a la vocation de devenir un homme [...] l'âme est la patrie de la vraie liberté et la liberté s'y fait par la science et la vertu.

Les devises de la salle de illustres

Messieurs, nous sommes à une époque où la noblesse c'est le travail. Vous avez des erreurs à vaincre et le monde à gouverner par l'ascendant de l'intelligence et du dévouement.

Sorèze est une école où la religion, les lettres, les sciences et les arts se partagent les heures d'un jeune homme afin de jeter en lui les fondements d'une vie d'homme. *

* La citation exacte de Lacordaire est : "Sorèze, c'est une Ecole où la Religion, les lettres, les sciences et les arts, c'est-à-dire le divin, le vrai, le réel, le beau et l'aimable se partagent les heures d'un jeune homme et se disputent son coeur pour jeter en lui les fondements si difficiles et si complexes d'une vie d'homme."

La maison natale de Lacordaire


Jean-Baptiste-Henri Lacordaire

Né le 12 mai 1802 à Recey sur Ource (Côte d'Or), en Bourgogne,
l'origine de la famille est Bussières-les-Belmont (Côte d'Or),
où son père meurt le 4 août 1806, jour de la St Dominique.


1812 : Elève au lycée de Dijon
1819 : Etudiant à l'Ecole de Droit de Dijon
1822 : Avocat stagiaire au barreau de Paris
1824 : Retrouve la foi catholique perdue durant son adolescence et entre au séminaire d'Issy
1827 : Ordination le 22 septembre
1830 : Fondation avec LAMENNAIS et MONTALEMBERT du journal L'Avenir dont la devise est Dieu et la liberté
1831 : Ouverture à paris de la première école libre
1832 : Le Pape condamne les doctrines de L'Avenir. Soumission de Lacordaire et rupture avec Lamennais
1834 : Conférences au collège Stanislas
1835 : Première conférence à Notre Dame de Paris
1836-1839 : Départ pour Rome et entrée dans l'Ordre des Frères Prêcheurs le 9 avril 1839
1841-1849 : Restauration en France de l'Ordre des Frères Prêcheurs
1843-1851 : Deuxième série des conférences à Notre Dame
1848 : Fondation du journal L'Ere nouvelle. Député de Marseille
1852 : Fondation des collèges dominicains
1854 : Entre à Sorèze comme directeur
1861 : Réception à l'Académie Française le 24 janvier
1861 : 21 Novembre, mort de Lacordaire

1992 : vendredi 16 octobre, transfert du corps du Père Lacordaire de la crypte de la chapelle à l'église du village

Vit à Sorèze d'août 1854 au jour de sa mort à Sorèze
le 21 novembre 1861.

Un document en occitan avec dix vers de Paul Assemat

Bibliographie

AuteurDateOeuvre
ArchivesArchives de l'Ecole
ArchivesArchives municipales de Sorèze
ArchivesArchives de la Guerre (Y a 415, Dossier Sorèze)
ArchivesProspectus de l'Ecole de Sorèze, Archives départementales du Tarn (L 518 24)
RevuesDifférents articles dans La Revue du Tarn
Dom FERLUSMontpellier 1787Le patriotisme chrétien (discours prêché aux Etats du Languedoc)
Dom FERLUSidemLa cour du collège (discours prononcé avant la distribution des prix)
Dom FERLUSToulouse 1791Le génie dans l'homme public (Eloge funèbre de Mirabeau)
Dom FERLUSParis 1791Projet d'éducation nationale (présenté à l'Assemblée Nationale le 10 juillet 1791)
Général MarbotMémoires - Editions Lacour-Gayet- Paris - 1966)
Jean-Antoine CLOSToulouse 1822Notice historique sur Sorèze et ses environs
Anacharsis COMBESToulouse 1847Histoire de l'Ecole de Sorèze, édité par Jougla
L. DARDECarcassonne 1852Notice historique sur l'Ecole de Sorèze
Jules LACOINTAParis 1881Le Père Lacordaire à Sorèze
Editions Edouard PRIVAT1902Les soréziens du siècle (1800-1900), réédité en avril 2002 par les soins d'Anne-Marie Denis. Maintenant numérisée.
Toulouse 1911L'Ecole de Sorèze pendant la Révolution depuis fin 2018
Révérend Père BURTIN1954L'arrivée du R.P. Lacordaire à Sorèze (dans La Revue Sorézienne)
Révérend Père DASTARAC1954Le passé de Sorèze (dans La Revue Sorézienne)
Jacques Fabre de Massaguel (1939-1950)1958L'Ecole de Sorèze de 1758 au 19 Fructidor an IV
José-Marie BOUCHET1960Les cadets de la Montagne Noire, et autres œuvres
Colloque1976Les actes du colloque international de Sorèze, 1976, LE REGNE DE LOUIS XVI et la Guerre d'indépendance américaine. (Abbaye Ste Scholastique, Dourgne), avec notamment un long chapitre de Jacques Fabre de Massaguel sur l'enseignement à l'Ecole de Sorèze sous Louis XVI
Jacques Fabre de Massaguel (1939-1950)2000L'Ecole de Sorèze de 1758 au 19 Fructidor an IV, réimpression par la Librairie Denis à Sorèze
Colloque2000Colloque des 26 et 27 octobre 2000 : Sorèze, l'intelligence et la mémoire d'un lieu.
René RAMOND (1943-1947)2001A la recherche d'Elisa, en occitan et français
Marie-Odile MUNIER2005Son ouvrage sur l'Ecole disponible à l'abbaye-école (abbaye-ecole.soreze@cg81.fr)
Editions Anne-Marie DENIS2005
2012
Les Soréziens du siècle, 1901-1991, disponible dans sa dernière édition de 2012 à la librairie Denis, à Sorèze, comme la plupart des autres références proposées ici. Maintenant numérisée depuis fin 2018.
André MATHIS (1941-1946)2005Originaire de Narbonne, où il naquit le 5 mai 1929, André Mathis fut élève de l'Ecole de 1941 à 1946. Il a écrit un petit journal personnel de janvier à novembre 1944, lorsqu'il était chez les Bleus. Ce journal a été édité en 2005 par Anne-Marie Denis.
Marie-Odile MUNIER2006
La salle des Illustres de l'Abbaye-École de Sorèze est le titre de l'ouvrage écrit par Marie-Odile MUNIER, archiviste de l'Abbaye-École et publié par les Presses universitaires des Sciences sociales de Toulouse/Presses du Centre universitaire Champollion. L'auteur retrace la biographie de ceux qui ont servi la Patrie et l'Église. Les bustes de Maîtres, Anciens et amis de passage, sculptés par des mains expertes, sont les grands hommes qui accueillent les nombreux visiteurs qui accèdent à la salle des Illustres. Le père Raynal, en 1899, alors aumônier de l'École avait désiré faire de cette salle Le Panthéon des gloires de Sorèze. Qui sont-ils ? Les militaires sont les plus nombreux ; viennent ensuite les religieux, fils de saint Benoît et de saint Dominique, les évêques, les hommes d'État, les hommes de génie, les académiciens et les artistes. Caffarelli, Lapérouse, Lacordaire, Séverac, Hautpoul-Salettes, Andréossy, Marbot, Douzans, Dejean, Traversay, Puységur, de Séguin, Bastiat, Bolivar, Lamy, Gazan, Barral de Baret, Laperrine d'Hautpoul, Chambrelent, Cachin ... semblent dire aux visiteurs : « Soyez les bienvenus, merci de vous souvenir de nous... ».
Marie-Odile MUNIER2011
Sorèze, une abbaye bénédictine et une école, un des joyaux du patrimoine de Midi-PyrénéesL'ouvrage Sorèze, au pied de la Montagne Noire, une abbaye, une école, paru en 1999 aux éditions Siloë méritait une refonte. Des travaux de recherche de plusieurs années et la mise à jour de nouveaux documents d'archives permettent cette nouvelle publication.
Marie-Odile MUNIER, archiviste honoraire du canton de Dourgne où elle oeuvra pendant quinze ans, est archiviste et conservateur du patrimoine depuis 1993 de l'Abbaye-École


La photo de la quatrième de couverture du livre "Sorèze, l'intelligence ou la mémoire d'un lieu" de Marie-Odile Munier.
Théodore Ducos (à gauche) est devenu le premier président du Comité Central Sorézien, ancêtre de l'Association Sorézienne, en 1846.

Les grandes dates de l'Abbaye et de l'Ecole

DateEvénement
754 ou 759Fondation de l'abbaye de Notre-Dame de la Sagne, par Pépin 1er (Le Bref), roi d'Aquitaine
817Bertrand, 1er abbé de l'abbaye connu
843Walfred, abbé
850Romuald, abbé
864Destruction partielle de l'abbaye par les normands
Pas d'abbé connu jusqu'en 903
904Destruction totale par les normands. Walafride, abbé, vend le prieuré de Saramon (Gers) pour pouvoir reconstruire l'abbaye
937Dacbert (ou Dorbertus), abbé originaire d'Agde, assista au Concile d'Ausède le 15 août 937 pour la dédicace de l'abbaye de Saint Pons de Thomières
961Testament de Raymond 1er, comte de Rouergue et marquis de Gothie. Légua des domaines à l'abbaye Notre Dame de Sorèze
970Reynald, abbé
1024Seniorellus, abbé
1057-1061Pierre 1er, abbé
1061-1071Vacance d'une dizaine d'années, puis élection régulière
Nov 1062Union à l'Abbaye de Saint Victor, de Marseille, par Frotaire, evêque de Nismes, frère de Bernard-Aton III, vicomte d'Albi et de Nimes, et de son neveu le vicomte Raymond Trencavel
1071-1093Raymond 1er, abbé élu dans l'église de la Daurade à Toulouse par les religieux de Sorèze, de l'avis du pape Alexandre II et de son légat le cardinal Hugues Le Blanc, et de Durand évêque de Toulouse qui en qualité de diocésain confirma l'abbaye dans la possession de tous les biens que les chevaliers et les laïques avaient usurpés sur elle, avec ordre à ceux-ci de les restituer.
1071Durand, évêque de Toulouse, était avoué et protecteur de l'abbaye, située dans le domaine de sa famille
1093-1120Pierre II, abbé, quand il reçoit de Géraud de Roquefort et son frère Aymeri la restitution de dîmes de l'abbaye.
1093Don à l'abbaye de Sorèze et à son abbé Pierre par Gérard et Aymeric de Rochefort son frère des dîmes de l'église de saint Sernin à Druille
1095Réforme des diverses abbayes de la province
1100Sécularisation de l'abbaye
1118Soumission à l'abbaye Saint Pierre de Moissac, l'acte est signé par l'abbé Arnaud de Sorèze en présence de l'évêque de Toulouse
1119Bernard-Aton IV Trencavel, vicomte de Nîmes, d'Albi, de Béziers et d'Agde, réforme l'abbaye de Sorèze, la rétablit dans la régularité, elle qui s'était sécularisée, et la soumet à Roger abbé de Moissac et à ses religieux, qui ordonnent que les comtes de Toulouse n'auraient aucun domaine sur elle, mais seulement le vicomte Bernard-Aton et sa postérité.
1132-1153Arnaud 1er de Villaborais, abbé, il signe en 1128 l'acte de soumission de l'abbaye à l'abbaye Saint-Pierre de Moissac en présence de l'évêque de Toulouse pour rétablir la régularité dans l'abbaye qui avait été sécularisée. Il meurt le 30 septembre 1031.
1153Guilherme 1er ou Guillaume 1er, abbé, il meurt le 28 avril 1153
1160-1187Bernard de Saint Michel, abbé
1192-1196Bertrand II de Pierrelatte, abbé
1200-1206Bertrand III, abbé
1207-1224Bertrand IV, abbé
1209-1321Guerre des Albigeois, invasion du Midi par les Françis
1212Simon de Montfort à Sorèze, après la prise de Puyvert, dont les habitants descendirent à côté de l'abbaye après la destruction de leur village
1226-1229Isard Armand, abbé
1237-1251Pierre III de Pierrelatte ou de Roquefort, abbé, prieur en 1237, abbé en 1240, 1251
1251-1262Pierre-Raymond IV de Goust, abbé puis élu abbé de Grasse
1262-1267Bertrand III de Saint Genest, abbé
1267-1277Arnaud II Feroli ou de Montaigu, abbé
1273L'abbaye prend le nom de Notre-Dame de la Paix
1273Fête de Pâques à l'abbaye, où Philippe III le Hardi tient Parlement pour juger les affaires de la province (prétendument ...)
1277-1289Arnaud III, abbé
1289-1291Aimeric de Roquefort, abbé de Notre Dame de la Paix, alias de la Sagne
1291-1313Pierre-Philippe d'Aurillac, abbé. Il a contribué à la guerre de Flandre
1301-1302Philippe IV le Bel, venu à Toulouse pour réorganiser le Languedoc, séjourne à Sorèze pour la sainte quarantaine
1313-1327Aymeri II de Roquefort, abbé de Sorèze et collecteur du subside levé par Jean XXII pour la guerre qu'il menait contre les Gibelins en Lombardie
1330-1340Raymond II de Solomiac, abbé. Il a conclu un accord avec les consuls de Sorèze en 1330. Il est mort le 9 août 1340.
-1361Jouffroi ou Godefroi, qualifié de fidèle conseiller des rois Philippe VI de Valois et Jean le Bon. Il est mort le 29 juillet 1361.
1365-1390Philippe Crolli, abbé, est vicaire général d'Arnaud d'Albert, archevêque d'Auch, et est envoyé au Concile général des trois provinces de Narbonne, Toulouse et Auch, qui s'assembla à Lavaur en 1368. La ville de Sorèze est saccagée par les Grandes compagnies en 1377, mais l'abbaye est préservée
1377Prise de Sorèze par les Grandes Compagnies, la ville est saccagée mais le monastère est épargné
1390Jean 1er, abbé
1391-1409Hugues de Croso ou de Goust, abbé, mort le 28 août 1409
XVème sièclePériode de relative paix
1410-1434Jean 1er de Cayrac, abbé
1434-1435Stoldus de Passis, prieur claustral, abbé confirmé par le pape Eugène IV
1435Etienne, abbé
1435-1442Jean II de Leyrac, abbé, prieur et chambrier, il succède à Etienne en 1435, confirmé par le pape Eugene IV en 1441
1443-1449Gaillard de Undis ou des Ondes, abbé, originaire de Castres, décédé le 1er janvier 1449
1449-1464Jean III Duverdier, abbé, il succède à Gallard. Il oblige les habitants de Sorèze à payer la dîme en 1457. Il donne à ferme le moulin de Durfort en 1460, 1464.
1464Décès de Ludovic d'Albret, abbé, prieur de Pontons, évêque de Cahors puis d'Aire, cardinal, mort le 4 septembre 1465 à Rome.
1465-1470Richard de Langueil, abbé, évêque de Constance, et plus tard cardinal. Il fut administrateur pendant la vacance (après le décès de l’abbé Ludovic d’Albret à Rome), était vicomte d’Auge et premier président du Parlement de Paris. Il décèdera en Italie en 1470.
1475Pierre V Léon, abbé, protonotaire apostolique, puis archevêque de Toulouse.
1475-1488Jean IV Jacques du Verger, abbé, religieux de Sorèze
1488-1490Béranger Albert, abbé, vicaire du précédent. Il a conservé ce siège pendant deux ans, mais à sa mort les religieux n'ont pas réussi à se mettre d'accord laissant le siège vacant jusqu'en 1493.
1493-1508L'abbé Florent Galaup (ou Galand), nommé en 1493, mort en 1509. Sous cet abbé, le maître maçon Gilabert Forgo est chargé de l'agrandissement de l'abbatiale. Il fait reconstruire la maison abbatiale. À sa mort, les religieux se sont partagés entre Pierre de Soulage, ouvrier, et Olivier, sacristain. Le roi et le pape ont choisi Pierre Raymond de Guert
1509-1523A la mort de l'abbé Galaup, reconstruction de l'abbatiale par l'abbé Pierre VII de Guerchy, évêque d'Alet, choisi par le roi en février 1510. Il fait entièrement reconstruire l'abbatiale à partir de 1514 par les maîtres maçons Jacques Cabbalh et Étienne Carcenac.
1523-1535Jean V de Langeac, abbé, premier abbé commendataire
1535-1546Antoine de Lascaris de Tende, évêque de Riez, puis de Beauvais, puis de Limoges. Il décède à Avignon le 25 juillet 1546.
1546-1549Honoré d'Esparron, dit de Villeneuve, nommé par le roi, et Antoine de Tende, nommé par le pape. L'abbaye est administrée par un vicaire général. Il se démet en 1549 en faveur du suivant.
1552le cardinal Odet de Châtillon, comte de Coligny et maréchal de France. Chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris, il est nommé archevêque de Toulouse et obtient l’abbaye de Sorèze en 1552. S'étant converti au protestantisme, un marchand de Limoges est nommé économe de l'abbaye en 1564.
1553Louis de Bourbon Vendôme, cardinal-légat du Saint-Siège est abbé de Sorèze en 1553. Il avait obtenu le bénéfice de plusieurs abbayes avant d’être nommé archevêque de Sens en 1517.
1560Début des guerres civiles
1565-1570le cardinal de Bourbon est abbé de Sorèze en 1565. Le syndic des religieux négocie un accord avec l'abbé un accord dit de "séparation de table" en 1565. Il se démet de l'abbaye peu après
1570-1574le cardinal de Lorraine, succède au cardinal de Bourbon en 1570 jusqu'à sa mort en 1574, mais il ne peut jouir des revenus de l'abbaye à cause des troubles religieux. La ville de Sorèze est prise par les protestants en 1571, puis entre 1573 et 1580 où elle est transformée en place forte. L'abbaye est entièrement détruite
15715 octobre, destruction partielle et pillage par les Huguenots Calvinistes. L'église abbatiale est brûlée avec ses chartes et ses archives
15735 juin, prise de la ville et destruction du monastère, sous la direction de Thomas de Durfort, seigneur de Deyme. Destruction de l'église paroissiale Saint Martin. Les religieux cherchent refuge dans la montagne
1575Vincent de Grazelles, élu abbé en 1575 par les religieux qui se sont réfugiés à Montolieu.
15803 mars, prise de Sorèze par les catholiques sur les religionnaires de Henri de La Tour, comte de Turenne
158014 septembre, attaque du village par les religionnaires, qui tuent 80 catholiques et font tous les autres prisonniers
1590-1602François Ier de Ferrals, abbé, qui s'est arrangé avec les protestants pour se partager les revenus de l'abbaye. En 1601, les commissaires du roi ont fait rétablir l'office divin à Sorèze et restituer les biens aux religieux
1601Essai provisoire de reprise de la vie conventuelle
1606N. Hurault de L'Hôpital, seigneur de Bu, nommé par le roi en 1606. Pendant son temps, l'office divin est célébré dans un souterrain par crainte des calvinistes
1610-1631Guarin de Palarin, protégé par la reine Marguerite, nommé en 1610, jusqu'en 1631, a cherché à récupérer les biens aliénés de l'abbaye. Il est mort à Toulouse
1611 et 1613Quelques religieux demandent asile à Dourgne
1631-1636Louis II François Mitte, fils de Melchior Mitte de Chevrières, comte de Miolans, marquis de Saint-Chamond. Il a mené plusieurs missions diplomatiques. Il s'est démis en 1636
1637-1656Barthélemy de Robin. Il est nommé par le roi Louis XIII le 28 juillet 1637. Il est natif de Bourges et moine de l'abbaye mauriste Saint-Corneille de Compiègne. Il a adopté la réforme de Saint-Maur et a posé solennellement la première pierre de l'abbatiale le 26 mai 1638. L'église est terminée en un peu plus que quatre années. Sa bénédiction solennelle a eu lieu le 8 septembre 1642. La partie gauche a été utilisée par la paroisse qui n'avait plus d'église et la partie droite était réservée aux moines. Il a fait démolir le temple qui avait été construit sur le site de l'ancienne église. La communauté des moines est rétablie le 25 septembre.
1636-1642Retour des moines dans l'abbaye
1638Pose de la première pierre de l'abbatiale. Mise en forme de la réforme de l'ordre de Saint Benoit
1642L'abbaye est confiée à la Congrégation bénédictine de Saint Maur. Reconstruction de l'église abbatiale sous la direction de Dom Robert Plouvier
1642-1648Priorat-claustral de Dom Guillaume-Anselme Antheaume, mort à St Thibéry le 13.4.1656
1648-1651Priorat de Dom Joseph De La Roque, mort à Ste Croix de Bordeaux le 18.10.1665
1651-1654Priorat de Dom Grégoire Bandel, mort à St Sauveur d'Aniane le 7.8.1662
1654-1660Priorat de Dom Bernard Boirie, mort à Saint Maurin le 11.5.1678
165612 avril, mort de l'abbé Dom De Robin. Reconstruction de l'abbaye et des lieux conventuels, sous la direction de Dom Robert Plouvier
1656François II de Rebé, nommé abbé par le roi
1656-1702Louis III Fouquet, abbé, évêque d'Agde, abbé commendataire entre 1656 et 1702. Il a été un des bienfaiteurs du collège institué dans l'abbaye et dont l'inauguration a été faite le 12 octobre 1682. Il est mort le 4 février 1702
1660-1663Priorat de Jacques Ildefonse Viguier, mort à Bourges le 31.7.1680
1663-1666Priorat de Dom Lancelot Placide Du Verger, mort à Ste Croix de Bordeaux le 24.12.1678
1666-1669Priorat de Dom Pierre Bertrand Bésiat, mort à La Daurade le 24.7.1675
1669-1672Priorat de Dom Paul Saporta
1675-1678Priorat de Dom François D'Izard De La Roche, mort à Aniane le 26.10.1700
1678-1681Priorat de Dom Jacques de Hody, administrateur, mort à Bordeaux le 15.3.1692
16807 mai, pose de la première pierre de la partie est de la future cour des Rouges, pour agrandir le collège
168012 octobre, inauguration du Collège
1681Priorat de Dom Michel Meau, administrateur, mort à Sorèze le 14.4.1684
1682Ouverture du séminaire par Dom Jacques de Hody, prieur de La Daurade, et de Dom Michel Meau, prieur, avec 24 places de boursiers pour les fils de gentilshommes pauvres.
1684-1690Priorat de Dom Paul Saporta, mort à Mas Grenier le 12.5.1708
1690Priorat de Jean-Paul Du Sault, mort à Avignon le 16.01.1724
1690-1693Priorat de Dom Antoine Gabriel Marcland, mort à St Denis le 3.11.1727
1693-1699Priorat de Dom Charles d'Issart de Villefort, mort à St Denis le 25.7.1726
1699-1705Priorat de Dom Louis Fulha, mort à St Jean de Montolieu le 13.10.1713
1702-1720Le cardinal de La Trémoille, abbé, nommé par le roi le 14 avril 1702. Mort le 10 janvier 1720
1705-1708Priorat de Dom Louis Ferrier, mort à St Pierre de La Réole le 25.8.1711
1708-1710Priorat de Dom Jean-Paul Du Sault, mort à St André de Villeneuve lès Avignon le 17.1.1724.
Le 4 janvier, Monseigneur Charles Legoux de La Berchère, archevêque de Narbonne et président-né des Etats de Languedoc proposa à cette assemblée de faire écrire les annales de cette Province. Cette proposition fut accueillie avec enthousiasme. Telle fut l'origine de l'ouvrage de Dom Devic et de Dom Vaissète, écrit entre 1715 et 1745, Histoire générale de Languedoc.
1710Sous le priorat de Don Du Sault, création du parc par échange de terres, et construction de l'enceinte
1710-1717Priorat de Dom Jean-Baptiste Floirac, directeur du séminaire en 1701, mort à St Martin de Marmoutiers le 22.8.1749
1717-1720Priorat de Dom Jean-Louis Floirac, mort à St Denis le 17.5.1743
1720-1722Priorat de Dom Jérôme Lafebvrière, mort à Sorèze le 9.7.1739
1721-1740Henri de Rosset de Ceilhes de Recosel, abbé, nommé par le roi le 8 janvier 1721. Il se démet en 1740.
1722-1758Fermeture provisoire du séminaire, par Dom Lafebvrière, saisissant le prétexte de la peste de Marseille
1722Priorat de Dom Dominique Lacoste, mort à Villeneuve lès Avignon le 2.4.1747
1722-1732Période de construction. 1722-1724, extension du séminaire et construction de l'aile nord de la cour des Rouges. 1724-1728, construction de l'aile sud (côté théatre). 1732, construction de la maison abbatiale
1726-1728Priorat de Dom Jérôme Lafebvrière, mort à Sorèze le 9.7.1739
1728-1733Priorat de Dom Jean Bouan, mort à Ste Croix de Bordeaux le 20.07.1749
1733-1736Priorat de Dom Jérôme Lafebvrière, mort à Sorèze le 9.7.1739
1739-1745Priorat de Dom Dominique Lacoste, administrateur, mort à Villeneuve lès Avignon le 2.4.1747. Charles François Denis d'Agay de Mion, est abbé commendataire en 1740
1739Mise en place de l'enseignement entièrement en français (une première en France)
1740Charles François Denis d'Agay de Mion, est abbé commendataire en 1740.
1745-1748Priorat de Dom Jean-Baptiste Bartet, mort à La Daurade le 1.1.1767
1748-1751Priorat de François Bernard, administrateur, mort à La Daurade à Toulouse le 27.9.1772
1751-1757Priorat de Dom Jean-Baptiste Bartet, mort à La Daurade à Toulouse le 1.1.1767
1757-1760Priorat de Dom Victor Chavaille de Fougeras, né à Bordeaux en 1713 et mort à St Germain des Prés le 3.6.1778
1758Six jeunes gentilhommes pauvres sont reçus pour y être élevés, logés, nourris, entretenus et enseignés gratis, avant l'ouverture officielle
175915 janvier, réouverture officielle, le jour de la Saint Maur, du séminaire par Dom Victor Chavaille de Fougeras, prieur de 1757 à 1760, né en 1713 à Bordeaux, mort à St Germain des Près le 3.6.1778. Inauguration du bâtiment des Rouges. Il y a 29 enfants cette année de réouverture
1760110 élèves sont inscrits cette année-là, dont 70 internes
1761Début des Exercices annuels, qui dureront jusqu'au second empire
1760-1763Priorat de Dom Julien Marie Morin, de Rennes, professeur de mathématiques, mort le 13.8.1780 à Quimperlé
1761-1781Charles-Colbert Seigneley de Castle-Hill, vicaire général du diocèse de Toulouse, abbé et supérieur de Sorèze
1763-1766Priorat de Dom Charles La Croix, mort à Bagnères le 25.7.1780
ca 1765L'ancien vivier des moines est transformé en piscine
1766-1769Priorat de Dom Edmond-Nicolas Despaulx, entré à l'École en 1757
1769-1771Priorat de Dom Antoine (Massena) Lasserre, mort à Pau le 7.1.1779
1772-1791Priorat et direction de Dom Raymond Despaulx, principal de l'Ecole Royale Militaire de 1776 à 1791, mort à Paris le 13.10.1818
1773-1779Grands travaux. 1773, façade ouest de la cour des Rouges (donnant sur la rue Saint Martin), achevé en 1782. 1778, bâtiment des dépendances (côté nord de la cour Lacordaire). 1779, manège couvert. 1782, cour d'honneur et son portail
177628 mars, Sorèze, sous le priorat de Dom Despaulx, devient Ecole Royale Militaire, comme 11 autres. Arrivées de 50 boursiers (1 de l'Ecole Militaire de Paris et 49 de La Flèche), les "Royaux"
1777Acquisition, entr'autres, de la "vilaine" petite rue qui deviendra la cour des Arts
177723 juin, visite du Comte de Provence, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII
1778Aménagement d'un manège découvert dans le parc
1779Jean-Gabriel D'Agay de Mion, abbé commendataire, neveu de Charles-François, aussi abbé commendataire. Décédé le 28.8.1788
17892 novembre, nationalisation des biens de l'Eglise
179013 février, suppression des ordres religieux à voeux solennels. Liste des bénédictins présents à l'Ecole en 1790.
179123 juillet, départ de Dom Despaulx et de la majorité des bénédictins
1791-1811Dom François Ferlus, ayant prêté serment, devient directeur de l'Ecole. Mort le 11.6.1812 à Sorèze
17922 septembre, Dom Louis Barreau de la Touche, moine bénédictin de Sorèze, est assassiné à Paris, en l'église des Carmes avec 150 autres religieux. Il a été béatifié par Pie XI le 17 octobre 1926. Il était professeur de mathématiques à l'Ecole.
17939 Septembre, suppression des écoles militaires
17965 Septembre (19 fructidor An IV), rachat de l'Ecole par Dom François Ferlus pour 119.520 livres versés comptant
179721 octobre, François Ferlus cède à son frère Raymond-Dominique l'ensemble de la propritété pour 40.000 francs y compris la cordonnerie et 30.000 pour le mobilier
181211 juin, décès de François Ferlus à Sorèze
1812-1824Sorèze est sous la direction du frère de François Ferlus, Raymond-Dominique, père de la Doctrine chrétienne, né à Castelnaudary en décembre 1756 et décédé à Sorèze le 1er mars 1840 à 83 ans
181329 août, un décret impérial érige Sorèze en lycée à l'instar de 22 autres collèges de l'Empire
1824-1840La direction est prise par Anselme De Bernard, polytechnicien, ancien élève de Sorèze et gendre de Raymond-Dominique Ferlus. Mort le 14.11.1859 à Sorèze à 72 ans.
1840-1848L'abbé Marc-Antoine Gratacap, directeur, ayant acheté l'Ecole aux gendres de Raymond-Dominique Ferlus. Mort le 1.3.1874 à Montredon
1844L'abbé Gratacap fait construire la chapelle, qui sera consacrée le 11 août 1850 par Mgr De Jerphanion, archevêque d'Albi
184525 juin, création à Paris, aux "Frères Provençaux", du Comité Central Sorézien, ancêtre de l'Association Sorézienne (**)
1848-1854L'Abbé Jean-François Bareille, directeur, né le 23 juin 1812 à Valentine (Haute Garonne) et décédé le 30.3.1895 à Toulouse
185423 juin, le Père Lacordaire, qui vient de fonder deux ans plus tôt le Tiers-Ordre Enseignant, visite l'Ecole. Le 25 il assiste à la procession du Corpus Domini
18548 août, le Père Lacordaire prend la direction de l'Ecole lors de la fête de St Dominique, dernier jour des Exercices
185426 novembre, Plantation du grand cèdre
185712 août, inauguration de la salle des fêtes (Salle des Illustres) et de la salle des gardes (ou salle centrale) par le Père Lacordaire pour le centenaire de la réouverture de l'Ecole en 1757 par Dom de Fougeras. S'y tenaient les réunions de l'Athénée (*) et de l'Institut.
1857Fêtes du premier Centenaire de la réouverture. Lacordaire fait installer les statues de Louis XVI et de Pépin aux endroits où elles sont toujours.
1858Le Père Lacordaire annonce la nomination d'un sous-directeur en la personne du censeur, le Père Mourey
1859Lacordaire fait l'acquisition de l'abbatiale et de la cour d'entrée, actuellement cour Lacordaire, et fait ériger les grilles de fer forgé
185914 Novembre, décès d'Anselme De Bernard à 72 ans
18602 février, Lacordaire élu à l'Académie Française, au fauteuil de Tocqueville
1860Lacordaire cède à la municipalité, contre une portion de l'ancien chemin de Sorèze à Arfons, longeant le parc, une partie du terrain de l'école et les restes de l'église abbatiale pour la construction de l'église paroissiale, qui sera consacrée le 26 juin 1864 sous le nom de Notre Dame de l'Assomption
1860L'abbatiale est transformée en manège à chevaux
186124 janvier, en dépit de sa faiblesse, le Père Lacordaire se rend à Paris pour être reçu à l'Académie française
186121 novembre, décès du Père Lacordaire
1861-1875Le Père Charles-Vincent Mourey, directeur. Décédé le 22.2.1915 à Rome
186222 février, les Dominicains quittent Sorèze
1875Suppression des Exercices.
1875-1882Les Dominicains reprennent la direction de l'Ecole, pour peu de temps. Le Père Marie-Dominique Ligonnet est directeur, puis prieur de 1875 à 1879
1875-1891Direction du Père Marie-Lucien Reynier, o.p., prieur de 1879 à 1883
1882-1904Les lois de 1882 et de 1904 ont pour conséquence l'exil des Dominicains, la direction de l'Ecole est confiée à des prêtres séculiers
1883-1886Le Père Marie-Dominique Ligonnet est prieur
1886-1894Le Père Hyacinthe Mothon est prieur et administrateur délégué
188823 juillet, inauguration de la statue du Père Lacordaire
1888Vente des 8 tapisseries d'Aubusson à un certain Mr Marquereau, de Toulouse, pour 100.000 francs, illustrant chacune une fable de La Fontaine, achetées en 1906 par le comte de Camondo à l'antiquaire Seligmann pour 90.000 francs. Deux ont disparu, mais six ont été reproduites sur toile aux mêmes dimensions et mises en place dans le salon de l'Ecole, où les originaux figuraient au XIXème siècle
1891-1898Direction du Père Marie-Stéphane Guillebeau, mort le 23.9.1913
1894-1895Le Père Dominique Guyot est supérieur puis démissionnaire, mort en 1923 à Sorèze
1895-1901Le Père Joseph Raynal (1842-1917) est supérieur ou prieur, ainsi que directeur de l'École. Fin de l'aménagement de la Salle des Illustres
1898Direction du Père Henri-Jules Ferraud
1898-1901Henri Serres de Gauzy (1851-1858) président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1898-1902Direction du Père Marie-Lucien Reynier, o.p., mort le 27.11.1904 à St Pierre de Mearoz (Isère)
1901-1902Léopold Delaude (1855-1861) président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1902-1904Direction du Père Antoine-Paul Pradet
1902-1922Gaston Serres de Gauzy, parent d'élèves au XIX et XXème siècles, est président du Conseil d'Administration.
été 1903Père Hyacinthe Bauduin supérieur
1903-1905Loi anti-cléricale, l'École est gerée par des prêtres séculiers. Abbé Blaise-Joseph Carrié, supérieur et directeur des études, et le Père Raynal aumônier jusqu'en 1911
1904-1911Direction de Monsieur Joseph Faure-Bondat
1905-1907Père Joseph Raynal, supérieur
1911-1913Direction de l'abbé Jacques Canton, supérieur
Début 20ème siècleConstruction des bâtiments des Jaunes et des Bleus
1913-1916Direction de l'abbé Jean-Louis Naudin supérieur
1916-1922Direction de l'abbé Alphonse-Pierre Auguste, supérieur
Septembre 1921Retour des Dominicains
1921-1932Priorat du Père Marie-Raphaël Gache, directeur jusqu'en 1923
1922Tapié de Celeyran président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1923Pentecôte, inauguration du Monuments au Morts dans anciens élèves
192924 février, incendie au-dessus des cuisines. Evacuation des dortoirs. Les traces de cet incendie sont encore visibles en 2000.
1922-1947Direction de l'abbé Joseph-Pierre Charles, décédé le 22.7.1947 à Arfons
1933-1942Priorat du Père Louis-Etienne Audouard, décédé le 30.12.1956 à Sorèze
1940Le 22 novembre, pour la Sainte Cécile, les dominicains adoptent le costume blanc
1942-1946Pierre Delaude (01-10) président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1942-1948Priorat du Père Marie-Louis Deysson, décédé le 12.12.1960 à Sorèze
1948-1951Priorat du Père Thomas Lacrampe, décédé le 5.2.1970 à Toulouse
194827 novembre, visite de Mgr Angelo Roncalli, Nonce apostolique en France et futur Jean XXIII
1947-1954Direction de Monsieur Achille Fraissé
1950Henri L'Epine (15-21) président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1951-1957Priorat du Père Benoit Mayrand
1957-1966Priorat du Père Georges Montserret
1954-1958Direction du Père Jean Milleret, décédé le 1.1.1985 à Sorèze
1958-1960Direction du Père Bernard Dastarac décédé le 16.5.1996 à Castelnau le Lez
1958-1963André Galibert (26-35) président de la Société anonyme de l'Ecole de Sorèze
1959Fêtes du Bicentenaire de la réouverture de l'Ecole par Dom de Fougeras.
1960-1966Direction du Père Georges Montserret, prieur de 1957 à 1966, décédé le 21.4.2012 à Marseille
1961Fêtes du Centenaire de la mort du Père Lacordaire.
1963Le Père Jean Connault sera élu Prieur, mais il démissionne, étant nommé Syndic Provincial de Toulouse
1966-1969Direction du Père Henri-Dominique Laxague, prieur de 1966 à 1969, décédé le 4.11.1990 à Bordeaux
1969Le couvent est réduit au rang de Maison et à sa tête un Supérieur
1969-1970Père Marie-Emmanuel Debroise, supérieur, décédé le 14.1.2009
1970-1972Direction de Monsieur Fernand Miquel
1970-1971Père Jean Connault, supérieur, décédé le 20.9.2003 à Toulouse
1971-1972Père Raphaël Lamolle, supérieur
1972-1973Père Jean Connault, supérieur, décédé le 20.9.2003 à Toulouse
1972-1974Direction de Monsieur Jean Fraissé
1973-1974Père Rémi Houdre, supérieur, décédé le 13.12.1994 à Rethel (Ardennes)
1974-1978Père Dominique Frémin, supérieur
1974-1977Direction du Père Montserret
1976Fêtes du Bicentenaire de la création de l'Ecole Royale Militaire.
1978Les Dominicains laissent la direction de l'Ecole à des laïcs, ne s'occupant alors que de l'aumônerie, de la cathéchèse et des archives,
ils cèdent leurs actions à titre gratuit et la situation financière aux laïcs (dette de 240.000 Francs)
1977-1978Direction de Monsieur Bernard Serres
1978Direction de Monsieur Peroteau (deux mois)
1978-1981Direction de Monsieur Gérard Bedel
1981-1985Direction de Monsieur André Fraissé
198216 octobre, fêtes du Tricentenaire de l'Ecole (1682-1982). Conférences du Doyen Godechot, de Jean Guitton et de Jean Mistler.
1984Départ définitif des Dominicains, seul le Père Chauvain reste jusqu'en 1987
1985-1986Direction de Melle Monique Chaffanjeon (à partir d'octobre 1985)
1986-1990Direction de Monsieur Jacques Fabre de Massaguel, décédé le 27.12.1997 à Dourgne
198719 et 21 février, célébration de Frédéric Bastiat, ancien élève, fondateur de l'Ecole économique libérale française. Cérémonie à laquelle assista Valéry Giscard D'Estaing et Mr Alain Madelin, ministre de l'industrie. Inauguration du buste de Bastiat.
198821 et 22 novembre (Ste Cécile), Commémoration du millénaire capétien, sous la présidence de Mgr Le Duc d'Anjou
1990-1991Direction de Madame Martine Cuttier puis de Melle Monique Chaffangeon dans les 3 derniers mois
1991Fermeture de l'Ecole. Dépôt de bilan le 21 janvier 1991. Le Tribunal de Commerce ....................................
199217 octobre, transfert de la dépouille du Père Lacordaire dans l'église paroissiale
1993Reprise des murs par le "Syndicat mixte pour l'acquisition et la préservation de l'Abbaye-Ecole de Sorèze", constitué le 29 mars 1993 par décret préfectoral.
Vente de l'École de Sorèze par la Société anonyme de l'École au capital de un million cent trente mille francs au Syndicat mixte constitué pour l'acquisition et la préservation de l'École de Sorèze, vente consentie et acceptée au prix de deux millions de francs.

* Les sociétés littéraires furent fondées dans le deuxième moitié du 19ème siècle : l'Athenée (les Rouges), le Portique (les Bleus), l'Académie (les Jaunes), la petite Académie (les Verts).

La naissance de l'Association Sorézienne

Au milieu du XIXe siècle, les anciens élèves se sont réunis autour d'une table. Le 1er banquet eut lieu à Paris le 5 juin 1845 chez les Frères provençaux. Étaient présents Théodore Ducos (1813-1818), député, futur sénateur et ministre de la Marine et des Colonies, et Étienne Arago (1815-1817), ministre des Postes et maire de Paris en 1870.
Le 25 juin les Anciens avaient constitué un comité appelé le Comité central Sorézien dont mission portait sur plusieurs points, et en particulier celui de venir en aide à un Ancien en difficulté.
Le Comité central Sorézien, est l'ancêtre de l'Association Sorézienne. L'idée d'un banquet rassemblant les anciens était évoquée depuis quelque temps.
Le premier banquet est honoré par la présence du doyen d'age, M. FORGUES, 84 ans, entré à l'École en 1770. Un livre, "Banquet des Anciens Élèves de l'École de Sorèze", est imprimé par l'Imp. Lévy, à Paris, en 1845.

En 1846, le 14 mai, c'est à Castres qu'a lieu le 2ème banquet. Lors de la séance générale du 18 mai, Théodore Ducos est élu président.

En 1847, le 6 mai, le 3ème banquet de Castelnaudary réunit 22 anciens, et celui d'Alger 11. Il y en a également à Paris,

Les banquets sont interrompus après les évènements de 1848.

Armand Barbès est au banquet de Paris le 11 mai 1848. Voir "Quatrième banquet à Paris des Anciens Elèves de l'École de Sorèze", imprimerie Lange-Levy à Paris, 1848. Très vivante les premières années, elle sommeille après 1848.

En 1855, notre Association portait déjà son nom, ayant publié ses statuts et son règlement cette année-là.

Cependant, le 14 mai 1856, le P. Lacordaire écrivait à Madame Swetchine : "Nous avons demain une grande fête que nous appelons la fête de l'Association Sorézienne. Quelques-uns de nos anciens élèves viennent nous voir, et nous leur préparons une réception cordiale et animée. Il en sera de même tous les ans à cette époque, s'il plaît à Dieu...".
La relation que fait le Journal de Toulouse le 26 mai 1856 de la fête dont parle le Père Lacordaire

En 1866, quelques anciens Soréziens habitant Toulouse avaient pris l'habitude de se réunir dans un café de la place du Capitole où on mettait une salle à leur disposition. C'était au café Malbec devenu aujourd'hui (1932) le café Bibent. M. Joulia, l'initiateur, avait ainsi groupé plus de 40 membres et tous les Soréziens de passage ne manquaient pas de venir s'y reposer et saluer leurs camarades. Le nombre allait croissant et M. Joulia eut alors l'idée de transformer ce cercle en Association. L'idée fut approuvée à l'unanimité et le premier Champagne coula en l'honneur de l' "Association Sorézienne". Malheureusement survint la guerre de 1870 qui interrompit l'œuvre ébauchée et "le petit grain de sénevé de 1866 est devenu en 1882 un grand arbre où tous les oiseaux du ciel de Sorèze viennent s'abriter" (propos d'Urbain Joulia le 23 avril 1932).

Un soir d'hiver de 1882, neuf de nos anciens camarades se réunissaient en un studieux entresol dont les fenêtres s'ouvraient sur la paisible rue des Tourneurs, à Toulouse, dans les locaux de la librairie Privat, et rédigeaient un message de bonne camaraderie, destiné à émouvoir tous ceux qui, comme nous, ont rêvé, travaillé, vécu, ne fût-ce qu'en passant, à l'ombre du clocher sorézien. Le manifeste était signé par Joseph Azam, Marie-Joseph Saint Cyr Breilh, Jules Delpech-Cantaloup, Antonin Noël, Maurice De Laplagnolle, Bertrand Doat, Josy Fabre, Paul Privat. Peu de jours après, 181 soréziens avaient paraphé de leur volonté d'adhésion la liste ouverte chez Privat. Le 16 mars 1882, l'Association Sorézienne tenait sa première assemblée, rue St Antoine du T et, sous la présidence du comte de Milhau, les statuts librement discutés, analysés, fixés dans leur rédaction définitive, étaient votés par acclamation.
L' Association Sorézienne était lancée, bien qu'elle existât sous forme d'amicale depuis 1845.
Parmi les autres initiateurs, il y avait Charles Fabre, Victor Boyer, Urbain Joulia. Le premier secrétaire fut Josy Fabre, et son adjoint Bertrand Doat.

Mais un projet du 5 février 1882 prend corps, et au cours du banquet sorézien de 1884, naît l'idée d'élever une statue au Père Lacordaire. C'est au sein de l'Association que se crée le Comité chargé d'organiser les fêtes de 1888, au cours desquelles la statue sera inaugurée.
En effet, L'ancien élève Jules Lacointa, avocat général à la Cour de cassation, organise, sous la présidence d'Henri Serres de Gauzy, une commission, composée de Soréziens et lance une souscription publique, rapidement couverte, et confie le soin de l'œuvre à éxécuter au ciseau du jeune sculpteur lyonnais F. Girardet. Heureux choix, comme en témoigne le résultat.

C'est au cours de grandes fêtes de ce 23 juillet 1888, en présence de l'archevêque d'Albi, des évêques de Montpellier et de Cahors, du Duc de Broglie, De Serres de Gauzy, président du Comité pour la statue, de Paul Granel, sergent-major et d'une foule immense, que la statue est dévoilée à 15 heures au milieu de la cour où elle trône encore. L'enfant aux côtés du Père Lacordaire est Emmanuel Barral de Barret, le futur RP Barral. La statue a été sculptée dans le marbre, par le lyonnais Girardet. A 19 heures, un banquet de 300 couverts, organisé par les membres de l'Association Sorézienne a lieu dans la grande salle des fêtes de l'Ecole. A la table d'honneur, prenaient place les trois prélats, le Duc de Broglie et les invités. Les autres tables étaient occupées par les anciens élèves, groupés par rang d'ancienneté. Mr de Saint Simon, présudent de l'Association Sorézienne adresse ses félicitations à l'artiste lyonnais dont le ciseau habilement dirigé dans le bloc de marbre permet de contempler aujourd'hui la belle et noble figure du Père. Puis la parole est donnée à M. de Lahondès, vice-président de l'Association Sorézienne, chargé de remettre la médaille d'or que les anciens soréziens décernent chaque année au plus méritant de leurs jeunes camarades, ce fut Paul Granel, sergent-major, reçu bachelier es lettres quelques jours plus tard.

En 1904, l'Association Sorézienne dépose ses statuts à Toulouse, et établit son siège à la Librairie Edouard Privat, 14 Rue des Arts à Toulouse. Les précédents furent déposés le 30 avril 1882 et le 30 janvier 1885 à Toulouse.

En 1912, les Anciens se comportant sans aménité, les Fêtes de Ste Cécile et de Pentecôte sont annulées.

Le 25 avril 1931, naissait le groupe de Paris, présidé par le Docteur Brousse.

Le 3 avril 2014 à la Brasserie du Stade Ernest Wallon à Toulouse a été commémoré le 130ème anniversaire de la création de l'Association Sorézienne.

Notices individuelles

Les salons de l'école au XIXème siècle

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