Malgré la route, malgré le froid, les anciens se sont une fois de plus retrouvés à Sorèze, et une fois de plus, tous sont repartis revigorés et heureux d'être de la partie.
Le samedi après-midi, la neige tombait sur ce village que nous affectionnons. Cette neige tombait sans vent et sans tempête, dans le silence, dans une atmosphère hivernale ; elle était comme un Noël arrivant du ciel avant l'heure ; elle était comme une récompense pour ceux qui étaient venus là...
Mais lorsque deux anciens se retrouvent au pied de la statue du Père Lacordaire, juste après avoir franchi les grilles ouvertes de l'École, les mots ne suffiraient pas à décrire l'émotion qui a jailli dans leurs coeurs de Soréziens. Deux anciens se retrouvent pour la première fois depuis plus de 30 ans, et seuls les anciens peuvent comprendre ce qui se passe pour qu'ils retrouvent des réflexes d'autrefois, des réflexions de leur jeunesse retrouvée. Deux Soréziens de la même époque vont ensemble regarder le parc, la cour des Jaunes, la cour des Verts. Mais là-bas, un Sorézien qui n'était pas revenu depuis 20 ans découvre non sans un déchirement ce qu'est devenue notre École...
Les portes de la "Maison familiale" étaient closes. Aussi, ne pouvant passer par la porte, quelques anciens n'ont pu s'empêcher d'en faire le tour pour retrouver leurs souvenirs. Souvenirs auxquels se mêlait de l'amertume autant que de l'affliction au constat de l'état des bâtiments, leur état ayant empiré depuis la dernière Pentecôte. Sur un tas de gravats avait été jetée une croix de bois simple et une Vierge encadrée. Triste constat. Sans commentaire, ces objets furent ramassés et seront remis aux responsables de l'Association.
Le froid, la neige conduisent les anciens à se retrouver chez Michel, à la Brasserie Saint Martin, bien avant l'heure du rendez-vous. L'accueil et la chaleur du feu de cheminée contrastent singulièrement avec la nuit glaciale qui est maintenant tombée sur les murs du Collège. Peu à peu, le cercle s'agrandit, les retrouvailles vont bon train, les présentations également. La "Famille" se retrouve, et à mesure que l'heure avance, les conversations s'amplifient, les yeux s'animent, les coeurs se gonflent de cette joie spéciale que seuls les Soréziens connaissent.
Certains décident de dîner sur place avant la soirée qui promet d'être longue. C'est un vrai repas de famille qui se déroule dans la bonne humeur et dans la joie, comme à l'accoutumée. Les anecdotes, les souvenirs pleuvent de chaque conversation entre Anciens, toutes époques confondues. L'heure tourne, cependant, et le rendez-vous du lendemain pour la Messe de 10 heures et demie contraint les uns et les autres à partir. Mais d'aucuns ne peuvent se résoudre à mettre un terme à cette si bonne soirée, aussi se prolongera-t-elle, pour les plus courageux, jusqu'à trois heures du matin.
Sur le parvis de l'église paroissiale, l'on peut constater une augmentation des effectifs. Le noyau dur grossi. De nouvelles retrouvailles et présentations ont lieu à ce moment-là, comme de coutume. Puis tout le monde converge rapidement chez Michel, en raison du froid. Le déjeuner se déroule toujours dans la convivialité et l'ambiance familiale que les anciens connaissent bien.
En fin de repas, notre Secrétaire général nous communique les dernières nouvelles de l'Association.
Raymond Guilleré (1940-1945), notre ami et Chevalier de la Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary, s'anime pour compléter l'allocution de notre Jean-Michel National, et également pour le remercier de toute son activité au sein de l'Association, qui nous a permis à tous de passer
ces formidables moments d'amitié et de partage.
Nous nous sommes ensuite tous levés pour chanter en choeur les deux habituels couplets de notre hymne. Michel, qui jubile de retrouver ainsi ses chers Soréziens, nous offre le Champagne, tandis que reprennent les conversations entre les uns et les autres.
Malgré l'heure qui tourne, ceux qu'une longue route attend ne parviennent pas à se décider à partir tant qu'il reste des Soréziens chez Michel. Alors pour que le départ soit moins difficile, chacun se donne rendez-vous pour la Pentecôte 2000. Cette Pentecôte qui promet d'être grandiose et que chaque Sorézien se fait un point d'honneur de ne pas rater.
Oui, chers Anciens, nous serons à Sorèze le week-end du 11 juin 2000, et nous serons heureux d'y être, et heureux de nous y retrouver plus nombreux que jamais.