Association
Sorézienne
Souvenirs d'Olivier Rouot (79-81)
à propos d'Hugues AUFFRAY et Claude NOUGARO
Voici deux anecdotes "journalistiques" concernant Hugues.
Cette première histoire se situe dans les années 1985. J'étais jeune journaliste et travaillais à TF1.
J'étais surtout, à cette époque, le collaborateur de Jean-Claude Bourret, qui m'utilisait comme journaliste sur certaines émissions
de TF1, mais aussi pour RMC, et encore comme "nègre" aux Editions Robert Laffont.
Un jour, Jean-Claude Bourret m'explique:
- "J'ai un problème: J'ai vraiment besoin de réaliser un entretien avec Hugues Auffray, mais je suis coincé par le barrage incontournable
que constitue sa soeur, qui gère ses rendez-vous. Je ne sais pas pourquoi, mais mon charme n'y fait aucun effet !...
Débrouille-toi, Olivier, et réalise cet entretien toi-même ! Je veux Hugues Auffray sur mon plateau le week-end prochain !"
Piqué au vif, j'ai bien sûr immédiatement téléphoné à la soeur ...
mais sans plus de succès !
- "Hugues est saturé; Il n'a pas de temps; Il a besoin de se reposer; Je l'ai déjà dit à Jean-Claude Bourret", etc...
Dans une dernière tentative, je me hasarde à expliquer: "Quel dommage ! Au delà de l'intérêt professionnel pour moi à réussir là où
Jean-Claude Bourret a échoué, j'aurai tellement été heureux d'en profiter pour faire la connaissance d'un de mes grands-anciens soréziens..."
La soeur-secrétaire change immédiatement de ton: "Vous êtes vraiment un ancien de Sorèze?!" demande-t-elle, avant de poser quelques questions pour vérifier...
Soudainement, en plein milieu de mes réponses, elle me coupe et explique:
- "Hugues aura toujours du temps pour un ancien de Sorèze. Surtout si c'est pour lui rendre service. Vous aurez votre entretien demain à 8h, le café sera chaud!"
J'ai été effectivement très bien reçu... Et inutile de le dire :
j'ai pris du galon dans l'organisation de Jean-Claude Bourret !...
Maintenant, il me faut l'avouer, j'avais déjà eu un autre entretien avec Hugues, en 1983, mais sous un faux nom, mea culpa !...
Un hebdomadaire que d'aucuns catalogueraient très à droite, m'avait commandé un reportage sur tous les socialistes et "soixante-huitards" en vue, qui étaient passés par l'enseignement catholique.
A l'époque, le contexte scolaire était très chargé ...
J'ai pu ainsi rencontrer une vingtaine de "gauchos" très représentatifs de ce qui se faisait de mieux en la matière et à cette époque... Et tous ont craché avec un sectarisme ignoble dans la soupe qui les avait pourtant fait grandir... Tous... Sauf deux :
Hugues Auffray et Claude Nougaro, qui sans rien renier de leurs convictions politiques, m'ont en revanche parlé de Sorèze avec
une grande émotion, m'indiquant leur complet désaccord avec le sectarisme idéologique de l'époque en matière d'enseignement catholique, et allant même jusqu'à reconnaître simplement le bien qu'ils y avaient reçu...
Un bémol néanmoins pour Claude Nougaro qui, dans sa villa à Montmartre, m'avait conté comment il s'était fait virer de Sorèze, parce qu'il... jouait de la trompette en classe!... 40 après après, il continuait à trouver cela injuste!... Homme sincère et fidèle, le grand chanteur Toulousain avait quand même lâché quelques piques pertinentes sur ce qu'il appelait "la désertion des dominicains", qu'il semblait réellement désaprouver...
Des années plus tard, en 1987, j'étais journaliste dans une émission de Pierre Bonte sur TF1, où j'animais "la revue de presse des clochers" (tout un programme!). Là, presque chaque semaine, j'ai pu y retrouver Hugues Auffray, car il était en quelque sorte la "mascotte" et en tout cas la vedette de cette émission.
Nous échangions souvent sur Sorèze, et j'étais toujours ému de comprendre à quel point, tous, quelles que soient nos idées, nos cultures et nos expériences, nous restions marqués à vie par Sorèze et son enseignement.
Je salue très chaleureusement Hugues Auffray et le remercie pour ces démonstrations d'amitiés soréziennes, de fidélité et d'ouverture d'esprit !
Bien "soréziennement" à tous
Olivier
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